Le bonheur est dans le Madiran de Céline Oulié

On ne résiste pas au plaisir de vous retranscrire une partie du très bel article sur les vins de Madiran de Céline Oulié paru très récemment dans BREIZH-INFO.
“Dans le monde du vin, les révolutions sont silencieuses, elles tiennent souvent à l’arrivée de néo-vignerons porteurs d’une nouvelle lecture de leur terroir d’adoption en capacité de faire vaciller le traditionalisme de certains vignobles. // Le Madiranais dont les vignes recouvrent les riantes collines du piémont pyrénéen, a longtemps lié son destin à la production pléthorique de la coopérative de Crouseilles, jusqu’à venir sur-représenter l’identité du vignoble.
Des Madirans connus pour leur boisé monolithique et peu subtil, loin d’être en phase avec des jus manquant cruellement de fond pour avoir trop sacrifié aux sirènes du rendement.//Quand l’élevage en barrique vient ajouter sa part de tanins, le risque est de voir les vins s’assécher avec le temps, d’autant plus si les maturités ne sont pas optimales. C’est précisément à ce stade de l’affinage du vin que Céline Oulié prend le contrepied de la culture du bois. Le choix de modérer l’impact de l’élevage par l’emploi de larges contenants (foudres en bois tronconiques) en lieu et place des traditionnelles barriques au boisé beaucoup plus marquant, entre en rupture avec les usages traditionnels.“
Réchauffement du Climax – un grand Madiran
“Le résultat est pour le moins spectaculaire. La cuvée « réchauffement du Climax » fait valoir une maturité froide sans finale sucrée qui empèse certains rouges sudistes et sauvegardée de cette langueur fatigante si souvent apportée par l’alcool. S’il fallait lui trouver un comparatif, il pourrait bien s’incarner dans le modèle du tannat uruguayen (Garzón) avec lequel il partage une pureté de fruit éclatante. Mais le tour de force du Madiran de Céline Oulié, reste son étonnante harmonie à un stade d’évolution très précoce, au moment où ces congénères ne parviennent pas à fondre leur fruit dans l’emprise du bois.“
L’Ove – un Pacherenc-du-Vic- Bilh salin et intense.
“Outre son Madiran, Céline Oulié excelle aussi dans la vinification du Pacherenc-du-Vic-Bilh, un blanc sec à l’énorme stature, pourvu d’un raffinement surclassant tout ce qui existe dans l’appellation. Le particularisme de l’aire d’appellation du Madiran repose sur un partage du terroir avec le vignoble du Pacherenc-du-Vic-Bilh, dès lors que la production de vins met en jeu les cépages blancs (gros manseng, petit manseng, petit courbu). Pendant très longtemps, la grande majorité de la production a toujours été consacrée à la vinification d’un vin moelleux aimé pour sa liqueur soutenue, s’inspirant du jurançon.
Le génie de la cuvée « l’Ove » réside dans le support d’une formidable salinité exsudant d’un fruité expansif et charnu, très caractéristique du gros manseng. Certes, convenons-en, la perception du sel dans un vin peut prêter à la controverse et même relever de la pure spéculation de dégustateur. Mais dans le pacherenc de Céline Oulié, la salinité est si intense qu’elle se révèlera avec une certaine évidence au palais du novice. Comment ne pas rattacher cette formidable vertu, aux bienfaits de la conversion biologique (biodynamie) dont l’exigence d’authenticité est la seule à même de réveiller l’expression des sels minéraux contenus dans un vin ?“”
Céline Oulié – une vigneronne engagée et des vins à découvrir sans attendre !!