Valentin Morel

Les pieds sur Terre

Valentin Morel, vigneron naturel dans le Jura au domaine Les Pieds sur Terre.

Valentin Morel a repris le domaine familial en 2014, après des études de droit et un poste de fonctionnaire-attaché de préfecture. Il se heurte tour à tour aux invasions de mouches, de mildiou, aux printemps hivernaux et aux étés caniculaires et comprend que cultiver la terre aujourd’hui, c’ est vivre au jour le jour les conséquences du dérèglement climatique.

Le nom du domaine « Les Pieds sur Terre » n’a pas été choisi par hasard :”Il traduit d’abord un état d’esprit, mais également, s’entend comme un hommage à nos pairs pionniers du « bio » qui, souvent raillés, ont en réalité choisi ce mode de culture de manière pragmatique et visionnaire. Enfin, il s’agit d’un clin d’œil à une émission radiophonique du même nom qui nous accompagne quotidiennement dans nos vignes.“

Les 7,5 hectares  de vignes sont situés sur la commune de Poligny en AOC Côtes du Jura et se répartissent en 5 zones distinctes :

• “Les Trouillots” – 2,6 hectares situés sur un coteau au nord de Poligny avec une exposition plein sud. Planté entre 1980 et 1986, on y trouve tous les cépages du Jura :

– dans la pente sur marnes rouges et grises, à cheval sur le socle calcaire du Sinémurien (une époque du Jurassique), sont plantés Trousseau et Poulsard,
– en haut du coteau, les Chardonnay et les Savagnin en sols argilo-calcaire sur le socle calcaire,
– au sommet les Pinot Noir  dans un sol plus profond composé d’argiles de décalcification.

• “Aubert”, une parcelle de 35 ares située sur le coteau des Trouillots mais sur la face exposée au couchant. Elle a été plantée de Chardonay en 1979.
• “Saint-Savin”, une vieille parcelle d’1,6 hectare située en haut de coteau et replantée entre 1973 et 1986. Le sol y est profond et constitué d’éboulis calcaires du Bathonien très caillouteux sur des marnes grises et bleues. Cette parcelle exposée à l’ouest accueille des vignes de Savagnin et de Chardonnay.
• “Les Frins”, située à proximité de la parcelle de St Savin, cette parcelle de 50 ares a été plantée de Chardonnay en 1979. Elle est située sur un sol d’éboulis calcaires du Bathonien (une autre époque du Jurassique) faiblement argileux et assez profond.
• “En bois d’Arnaux”, cette parcelle de 2,20 hectares se distingue par un sol typique de marnes irisées du Keuper (Trias). Trousseau, Poulsard et Savagnin y ont été plantés entre 2015 et 2018.

Valentin Morel, un vigneron soucieux du travail à la vigne et au chai.

Les vignes sont cultivées en agriculture biologique, ce qui nécessite un travail important car les sols sont majoritairement constitués de marnes plus ou moins lourdes. Pour Valentin, 80 % du vin se fait à la vigne, il y attache donc une grande importance et essaie de favoriser la vie du sol. Il applique des  préparations biodynamiques 500 (bouse de corne), 501 (silice de corne) et 508 (décoction de prêle), ainsi que les traitement classiques (soufre et  bouillie bordelaise), systématiquement complétés par des tisanes de prêle, d’ortie, de consoude, de reine des prés ou d’achillée millefeuille.

Les sols ne sont pas laissés “nus” : des couverts végétaux ou engrais verts sont semés pour améliorer, plus naturellement que ne le feraient des outils mécaniques, les propriétés du sol : les crucifères (radis, choux…) décompactent les sols, les légumineuses (trèfle, féverole, pois…) enrichissent le sol en azote , les fleurs mellifères (phacélie, cosmos…) favorisent la faune auxiliaire. Ces végétaux sont roulés (et non fauchés) à l’aide d’un rouleau écraseur. Le travail sous le rang est réalisé mécaniquement avec des lames interceps, et le pied des vignes est travaillé avec l’outil par excellence du vigneron : la pioche !

Les mêmes principes de respect du Vivant sont appliqués à la vinification qui est entièrement naturelle : les vendanges sont effectuées manuellement en caisses, les fermentations se fonts grâce aux des levures indigènes. Les intrants œnologiques sont bannis en dehors d’une dose homéopathique de soufre (toujours moins de 20mg par litre) et uniquement lorsque cela s’avère nécessaire.

Nous vous invitons à découvrir les cuvées de Valentin Morel : des vins naturels sincères, élégants et empreints d’une grande pureté ! 

Et si vous en avez le temps, achetez son livre « Un autre vin », dans lequel il interroge l’avenir du vin face aux bouleversements climatiques. Au plus près du terrain, il fait le récit de son retour à la terre, défend le travail manuel comme un engagement intellectuel et politique, et propose une réflexion personnelle sur notre relation au travail, à l’éthique et au terroir.