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Limites planétaires et agriculture – des liens majeurs

Créé en 2009, le concept de « limites planétaires » vise à définir les grands équilibres naturels assurant un espace de vie préservé pour l’humanité.

Comment ce concept des limites planétaires est il né ?

Le concept des limites planétaires est né en plusieurs étapes :

  • en 1972, le rapport Meadows présente les conséquences destructrices pour l’humanité d’une croissance économique illimitée et insoutenable ;
  • en 2009 par le Stockholm Resilience Centre (SRC),  propose le concept scientifique des 9 limites planétaires qui vise à définir un « espace de fonctionnement sûr pour l’humanité » avec des seuils au-delà desquels les équilibres naturels sont déstabilisés ;
  • en 2015, le concept est révisé : les chercheurs précisent et actualisent certaines limites (érosion de la biodiversité, cycles de l’azote et du phosphore, changement d’usage des sols) ;
  • en 2023, une nouvelle publication du SRC présente une version actualisée avec une quantification des 9 limites et l’ajout de variables nouvelles (biodiversité fonctionnelle, eau bleue, aérosols dans l’atmosphère, entités nouvelles).

Quelles sont les limites qui ont été dépassées ?

Les chercheurs ont établi que six des neuf limites sont dépassées à ce jour :

  • le changement climatique ;
  • l’érosion de la biodiversité ;
  • la perturbation des cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore ;
  • le changement d’usage des sols ;
  • le cycle de l’eau douce (eau bleue et eau verte) ;
  • l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère.

Trois limites ne sont pas encore dépassées : l’acidification des océans, l’appauvrissement de la couche d’ozone et l’augmentation des aérosols dans l’atmosphère.

Clos Rocailleux Gaillac
Chateau de Beru - moutons

Les liens entre le dépassement des limites planétaires et le modèle agricole actuel sont nombreux :

Le changement climatique : la limite fixée est une concentration en CO2 dans l’atmosphère de 350ppm – cette limite est dépassée (nous étions fin 2022 à 417ppm). L’impact du modèle agricole est important, de par la déforestation qu’il induit – on détruit par exemple au Brésil des forêts primaires pour faire pousser du soja OGM qui sera ensuite expédié en Europe et dans le reste du monde pour nourrir des animaux d’élevage.

 

L’érosion de la biodiversité est mesurée par rapport à une limite fixée à taux d’extinction de dix espèces sur un million par an (le taux « normal » est d’environ une espèce sur un million par an). Or, le taux actuel d’extinction planétaire serait de cent à mille espèces sur un million par an, soit 10 à 100 plus. Elle est due largement à la déforestation et à l’usage massif des pesticides qui détruisent les insectes et touchent par ricochet toutes les chaînes alimentaires au-dessus d’eux. Beaucoup de scientifiques considèrent que nous sommes aujourd’hui dans une phase d’extinction de masse de la biodiversité.

 

La perturbation des cycles biogéochimiques correspond à la modification des cycles de l’azote et du phosphore contenu dans les sols. Celle-ci résulte notamment de l’agriculture et de l’élevage intensifs, au travers de l’usage d’engrais et de déjections. Nous en avons un parfait exemple avec la pollution récurrente des côtes bretonnes avec les algues vertes qui se développent du fait de l’épandage du lisier issu des exploitations porcines intensives.

 

La modification de l’occupation des sols : elle est estimée à partir de la surface forestière, la limite est fixée à 70 % de la surface de forêt avant défrichement par l’humanité. Les causes principales sont l’agriculture et le développement urbain.

 

L’épuisement de la ressource en eau potable est fixée vis à vis d’une limite de consommation de 4 000 km3 par an des ressources en eaux de ruissellement. Ici encore l’agriculture est grande consommatrice. La répartition en France de la consommation d’eau douce (partie de l’eau prélevée et non restituée aux milieux aquatiques) se répartit ainsi (moyenne 2010-2019) : 58% pour l’agriculture , 26% pour la production d’eau potable , 12% pour le secteur de l’énergie (refroidissement des centrales électriques) , 4% par l’industrie (touristique et agroalimentaire notamment). Il faut noter qu’au delà du prélèvement, les cultures agricoles conventionnelles polluent les nappes avec les résidus de pesticides, en rendant certaines inexploitables.

 

L’acidification des océans est liée au fait que ceux-ci captent le dioxyde de carbone et s’acidifient en le faisant : l’océan mondial absorbe actuellement environ un quart environ des émissions humaines de COmais cette capacité de “pompage” tend à s’épuiser. Le rôle de l’agriculture est ici indirect.

Quelles solutions ?

Comme nous l’avons vu ci-dessous, l’agriculture intensive constitue une cause importante si ce n’est majeure de dépassement des limites planétaires.

Il apparaît donc souhaitable de sortir de ce modèle mortifère :

1. En accélérant le basculement vers une agriculture biologique  mise en œuvre dans des fermes à taille humaine. Seule l’agriculture biologique garantit la non utilisation des pesticides !

2. En privilégiant des circuits de consommation de proximité – il n’y a aucun intérêt à faire venir de l’autre côté de la planète ou même de l’Europe des produits que nous sommes à même de produire sur notre territoire.

3. En réintroduisant de la biodiversité. L’agriculture conventionnelle qui pratique la monoculture sur de grandes surfaces a conduit à la suppression d’énormément de haies alors que ce sont des lieux refuges pour la biodiversité. Il nous faut maintenant revenir à de plus petites surfaces en réinstallant ces haies.

Nous sommes aujourd’hui face à de grands défis – il nous faut faire des choix éthiques en nous comportant comme des “gardiens” du Vivant – c’est le seul moyen de préserver l’héritage environnemental des générations futures.

 

Et la viticulture dans tout cela ?

La viticulture a un rôle important à jouer de part la dimension “culturelle” véhiculée par le vin.

Les vignerons sont au premières loges du changement climatique car ils en subissent les dommages (gel printanier, grêle, sécheresse). Ils peuvent se poser en témoins et en lanceurs d’alertes, mais également modifier leurs pratiques pour sortir de la monoculture et aller au-delà du bio en réintroduisant sur leurs parcelles des haies, de l’élevage et de la biodiversité.

 

Vous vous douterez que pour cela les vignerons qui produisent des vins bio, biodynamiques et naturels ont besoin d’un soutien : le vôtre – en tant que consommateur !