Edouard Lepesme, vigneron au Domaine d’Edouard, à Vaux-Auxerre.
L’histoire viticole de Vaux-Auxerre date du temps des Romains lorsque la cité gallo-romaine d’Autessiodurum (Auxerre) était un carrefour marchand entre la voie romaine via Agrippa, reliant le sud et le nord de la Gaule, et la rivière de l’Yonne. Par la suite, l’époque médiévale permit le développement du vignoble grâce au travail des religieux et la vaille d’Auxerre possède toujours les traces de ce riche passé viticole.
L’action conjuguée de trois facteurs indépendants vinrent au 19ème siècle ruiner le vignoble : le phylloxera qui détruisit les pieds de vigne, le développement du chemin de fer qui permit la concurrence entre les vins du sud et les vins de l’Yonne puis la première guerre mondiale qui décima et ruina les vignerons. Le vignoble finit par disparaître et des cerisiers furent alors plantés sur les terres à vigne.
Mais depuis les années 60, le vignoble de Vaux-Auxerre renaît dans le sillage de son voisin de Chablis grâce au travail de vignerons volontaires et passionnés. Petit à petit, la vigne reprend la place qui était la sienne sur les coteaux du village. Aujourd’hui, le vignoble de Vaux-Auxerre représente 40 hectares situés sur les coteaux de la rive gauche de l’Yonne, les vignes dominant le village et sa vallée.
Du point de vue géographique, celui-ci est localisé en zone septentrionale en bordure du bassin parisien avant les premiers plissements du Morvan. Le sous-sol date du Jurassique (il y a 150 millions d’années), plus précisément lors du kimméridgien. A cette époque, de nombreux organismes marins se sont déposés au fond de la mer, c’est pourquoi le terroir est à forte tendance argilo-calcaire, et on y retrouve également les petites huîtres fossilisées symboles de cette période : l’Exogyra Virgula.
Le Domaine d’Edouard, un vignoble planté dans les années 60.
A l’époque Antoine Donat décida de réimplanter de la vigne sur les coteaux de Vaux-Auxerre. Il créa le domaine Dessus Bon Boire, en référence à un lieu-dit, puis relança la production de vins dans le village. Dans les années 80, il transmis son domaine à son fils André qui agrandit le vignoble par plantations successives et engagea la conversion à la viticulture biologique dès la fin des années 90, étant ce faisant un pionnier dans la région.
Il céda son exploitation à Edouard Lepesme en 2014, qui le rebaptisa Domaine d’Edouard.
Après une formation technique en viticulture-œnologie au CFPPA de Beaune, Edouard a fait ses armes chez plusieurs vignerons, notamment à Chablis (Thomas Pico – Domaine Pattes Loup, Alice & Olivier de Moor), en Côte de Nuits (Claire Naudin – Domaine Naudin-Ferrand) et en Nouvelle-Zélande (Rudi Bauer – Quartz Reef Winery).
De riches expériences qu’il met maintenant à profit pour faire vivre ce domaine constitué de 13.5 hectares de vignes certifiées en viticulture biologique depuis 15 ans. Les parcelles sont plantées sur les deux coteaux du village : l’un, positionné entre Vaux et Auxerre, à tendance plus argileuse : l’autre, situé au sud de Vaux, plus calcaire.
L’encépagement est typiquement bourguignon avec une majorité de Pinot Noir et de Chardonnay pour l’élaboration des Bourgognes Côtes d’Auxerre. D’autres cépages sont également plantés : de l’Aligoté, du Gamay et du César, variété typique de la région.
Edouard Lepesme met en avant le travail des sols et une vinification naturelle.
Les vignes sont travaillées en viticulture biologique car Edouard estime que cela permet des interactions agronomiques entre la vigne et son milieu plus naturelles, plus intégrées, plus solides. Dans sa réflexion, le travail des sols est également primordial. L’objectif est de conserver un sol vivant afin qu’il soit le meilleur support pour le développement de la plante et pour produire des raisins de qualité. Un grattage régulier est réalisé lors de la période printanière et estivale afin d’éliminer la concurrence des autres plantes pendant la croissance de la vigne, mais aussi pour obliger les pieds à faire plonger leurs racines en profondeur dans le terroir.
Les vendanges sont manuelles pour préserver la qualité des raisins avant leur travail en cave. Cela permet également d’obtenir un meilleur tri et ouvre plusieurs possibilités de vinification (vendanges égrappées, vendanges entières).
Les vinifications se veulent les plus naturelles possibles. Les fermentations se font grâce aux levures et bactéries présentes naturellement sur les baies qui réalisent les fermentations. Aucune intervention humaine, seulement de la surveillance. Les élevages sont réalisés en cuve et/ou en fûts selon les cuvées. Enfin, les doses de sulfites sont ajustées au minimum.
Nous avons adoré son Bourgogne Côtes d’Auxerre et son Bourgogne Aligoté !
Découvrez au Domaine d’Edouard un vigneron prometteur…