Christian Chabirand au Prieuré La Chaume ou l’histoire d’un pari un peu fou !!
Le pari de créer de toute pièce un vignoble sur un terroir vierge de toute vigne, sur une ancienne île du marais Poitevin. C’est également faire le pari qu’en France, malgré le travail d’identification des meilleurs terroirs réalisés par l’INAO depuis 1935, il existe encore des zones inexplorées et donc inexploitées qui méritent d’accueillir de nouveaux vignobles. Et lorsque l’on voit la qualité et la forte identité des vins produits par Christian, le pari est manifestement gagné !
Natif du pays, Christian Chabirand a un parcours très riche qui l’a conduit à beaucoup voyager et notamment à travailler en Loire et en Champagne. Il reprend ensuite ses études pour devenir œnologue. En 1997, l’appel de la terre se fait trop fort – il fait le grand saut et décide d’acquérir une ferme vierge de toute vigne, située à proximité de son lieu de naissance, sur une ancienne île en plein milieu du marais Poitevin, et d’y créer ex nihilo le vignoble de La Chaume. Sa femme Estelle l’a accompagné avec passion dans ce projet en n’hésitant pas à reprendre ses études en viticulture-œnologie et à suivre avec une attention de maman les jeunes vignes en devenir.
Situé au Sud de la Vendée, à l’extrémité Ouest de l’ancienne île de Vix, le terroir est marqué par l’influence de l’Océan, qui avançait jusque là il y a environ 2500 ans, au niveau du Golfe des Pictons. C’est aussi le vignoble le plus au sud du Val de Loire, il est en fait à équidistance entre la Loire et le Médoc.
Plantées sur des sols superficiels de texture argilo-limoneuse, caillouteux mais riche en matière organique, les vignes sont orientées pour un tiers du vignoble en coteau sud, un autre tiers en coteau ouest dans un cirque plus exposé aux vents dominants de mer et enfin un dernier tiers sur plateau. Le sous-sol est calcaire-marneux (« calcaire » car c’est une roche riche en carbonate de calcium et « marneux » car on peut observer entre les bancs durs des joints argileux) avec présence d’ammonites du Trias.
Christian Chabirand a reconverti une partie du foncier non planté en vigne en prairies naturelles, créant ainsi une sorte de “ceinture verte”, véritable zone tampon entre les zones agricoles avoisinantes (à caractère intensif) et son vignoble en culture biologique (certifié Ecocert). Avec l’appui de Parc du Marais Poitevin, en dix ans plus de 300 arbres et 3000 mètres de haies ont été plantés, 10 hectares de marais ont été convertis en prairies permanentes et 10 hectares consacrés à des céréales et productions maraîchères bio.
Le domaine compte désormais plus de 14 hectares de vignes et commercialise ses vins depuis 2004 (2003 premier millésime !). L’encépagement est pour les vins rouges à dominante de Merlot (8,5 hectares), de Cabernet Sauvignon (1,7 hectares), de Pinot Noir (1 hectare) et de Négrette (0,6 hectare). En blanc une majorité est en Chardonnay ( 2 hectares) et le reste (0,5 hectares) en Chenin. L’ensemble est travaillé en agriculture biologique (certifiée Ecocert).
Au Prieuré La Chaume, Christian Chabirand a 10 commandements et produit des vins semblables à nul autres !
Les “10 commandements” du Prieuré La Chaume résument parfaitement l’état d’esprit et la façon de travailler de Christian :
- Obtenir un raisin parfaitement sain, mûr et riche en saveurs.
- Respecter l’environnement – le lièvre que nous avons vu au milieu des vignes ne dira pas le contraire, il semble préférer le vignoble de Christian à celui de son voisin en viticulture conventionnelle 😉
- Limiter les rendements en maîtrisant la charge en raisins de chaque cep (rendement moyen d’environ 30 hl/ha).
- Nourrir le sol pour nourrir la vigne (amendement naturel à base de fumier et couverture du sol).
- Donner priorité à l’intervention manuelle (ébourgeonnage, vendange en vert, effeuillage et récolte).
- Trier soigneusement la vendange, vinifier par gravité et extraire les tanins en douceur.
- Bannir l’usage de la chimie de synthèse (aucun apport en dehors de doses très faibles de soufre).
- Ne pas recourir aux techniques correctrices sur les vins (recours au levures naturelles, aucun soutirage, ni filtration ni collage y compris sur les cuvées à l’élevage long – jusqu’à 4 ans !).
- Respecter le biorythme du vin et laisser faire le temps. “Nous sommes animés par l’idée que nos vins sont bien vivants et qu’il faut respecter leur biorythme. Notre expérience tant à montrer qu’un vin non modifié artificiellement conserve bien sûr tout son caractère et sa typicité mais également bénéficie d’une durée de vie beaucoup plus longue. Nos vins sont un remède contre le nihilisme de l’instant, ce catéchisme du court-termisme.”
- Avoir une exigence de vérité ! “Notre passion est dictée par celle du temps qui permet à un vin tout au long de son élevage, d’exprimer sa minéralité, libérer son potentiel aromatique et affiner sa matière. Nous élaborons des vins qui sont l’empreinte d’un terroir, d’un climat et des êtres qui les accompagnent : ce sont des « vins de mémoire.”
“Notre passion est dictée par une exigence de vérité, celle du temps qui permet à un vin tout au long de son élevage, d’exprimer sa minéralité, libérer son potentiel aromatique et affiner sa matière. Nous élaborons des vins qui sont l’empreinte d’un terroir, d’un climat et des êtres qui les accompagnent : ce sont des vins de mémoire.”
Passionné d’art lyrique et considérant le vin comme une discipline culturelle à part entière, Christian Chabirand cultive et exprime dans l’élaboration de ses cuvées le rapprochement émotionnel et poétique de ces deux arts. La cuvée “Orféo” est ainsi un hommage à Monteverdi tandis que “Bel Canto” rend hommage à Geneviève Vix, cantatrice née en 1879 à Nantes, célèbre tant à l’Opéra de Paris qu’au Théâtre Graslin de sa ville natale.
Partez en voyage en terroir inconnu et découvrez Christian Chabirand, un vigneron passionné ambassadeur de son terroir et des vins intenses, concentrés mais qui conservent une belle fraîcheur !!