J'achète bio ou pas ?
Une question que bien des consommateurs se posent, principalement pour des questions de coût. A appellation et contexte identiques, les vins biologiques sont en effet plus chers que ceux produits en viticulture conventionnelle.
un Français sur deux (51%) déclare prendre le temps de regarder si une bouteille de vin affiche une certification environnementale avant d’acheter (Source : baromètre SoWine 2024).
Souvent perdus dans la jungle des labels environnementaux, 39% des consommateurs déclarent que la méconnaissance des labels est un frein à l’achat ).
Choisir le bio plutôt que le conventionnel n’est pas un choix anodin et Jean-Marc Jancovici nous explique dans ce post de mars 2025 pourquoi.
Si l'on décline cette analyse aux vins biologiques
Nous traversons sur cette période fin 2024 / début 2025 une phase de “bio bashing” qui se traduit notamment par des propositions par des sénateurs de suppression de l’Agence Bio.
Ce sont des postures lourdes de conséquence car elles freinent le développement de l’agriculture biologique qui présente de nombreuses vertus : préservation de la santé des ouvriers agricoles, de celles des riverains, maintien d’un sol vivant qui régule mieux les pluies, protection de la biodiversité, préservation des cours d’eaux et des nappes phréatiques de la pollution par les pesticides, développement de l’autonomie alimentaire, diminution de l’usage des engrais azotés (et donc amélioration de la balance commerciale, etc…
Les avantages sont légion ! Mais à force de ne regarder les problèmes que par le petit bout de la lorgnette on fait les mauvais choix. Supprimer l’agence bio pour économiser à peine 20 millions d’euros ? Une économie de bouts de chandelles ! On ferait bien mieux de taxer plus fortement les pesticides et de rééquilibrer ainsi la concurrence entre les vins bio et les vins conventionnels. Nous en profitons pour rappeler un ordre de grandeur insuffisamment connu : le vin en France représente environ 3% de la surface agricole utile mais consomme environ 20% du total de pesticides… No comment !
Si on prenait en compte les bénéfices directs et indirects de l’agriculture bio, on se rendrait compte qu’elle est moins coûteuse pour la collectivité que l’agriculture conventionnelle.
Comme le dit Jean-Marc Jancovici, le consommateur a le pouvoir de choisir – c’est le fameux “consommer c’est voter” que Coluche a traduit par la fameuse maxime “Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas !”.
Notre conseil ? Choisissez des vins bio, des vins biodynamiques ou des vins naturels certifiés auprès de commerçants de confiance comme Vinibee (mais nous ne sommes pas les seuls !), et ne tombez pas dans le panneau des labels marketing qui vous vantent la haute valeur environnementale des vins… sans toutefois renoncer à l’usage des pesticides !
En attendant bien sûr que nos élus prennent en compte les problématiques agricoles dans l’ensemble de leurs dimensions : environnementale, économique, de santé publique. Cela viendra un jour !
CQFD