Terres d’imaginaire, Mathilde Magne, vigneronne à Rochefort-sur-Loire.
Mathilde Magne a initié le projet Terres d’Imaginaire en 2022. Après des études d’ingénieure agronome et d’œnologue, elle a fait ses armes sur le terrain dans le Bordelais chez Lilian Ladouys et Château Figeac, en Italie chez Stefano Amerighi et enfin en Bourgogne chez Sylvain Pataille.
Elle a choisi de s’installer à Rochefort-sur-Loire, dans ce vignoble que l’on appelle “l’Anjou Noir” pour ses sols schisteux, par opposition à “l’Anjou Blanc” aux sols de tuffeau. Dans cette zone de confluence de la Loire, du Layon, de l’Aubance et du Louet qui se distingue par ses brouillards matinaux favorables au développement du botrytis, on a longtemps privilégié la production à partir du Chenin de vins liquoreux au détriment des vins secs. Ceux-ci ont été reconnus grâce à quelques vignerons de renom (Mark Angeli, René Mosse, Richard Leroy) qui ont entraîné dans leur sillage des jeunes.
Mathilde incarne cette “2ème génération” de vignerons au domaine Terres d’imaginaire qui compte à ce jour un peu moins de 9 hectares de vignes, plantés des cépages Chenin et Sauvignon en blanc, Pineau d’Aunis et Cabernet Franc en rouge. Son mari Nicolas l’aide en parallèle de son emploi à gérer le domaine.
Terres d’imaginaire, une philosophie et des grands vins de Loire à découvrir
Le domaine tient sont nom de la Terre, socle à partir duquel sont produits les raisins et de l’Imaginaire, indispensable pour laisser place à la créativité, la liberté et au désir d’expérimenter.
La philosophie du domaine est de mettre en place une viticulture durable, cohérente et respectueuse de la nature, qui œuvre à restaurer les synergies entre la vigne et son environnement. La conversion en agriculture biologique a été initiée dès le début du projet en 2022. Avoir un sol Vivant est essentiel et Mathilde y contribue en développant la vie microbiologique au travers de différentes pratiques (broyage des sarments, semis d’engrais verts) et souhaite également mettre en place un labour au cheval de trait sur certaines parcelles.
La vinification est dans la continuité des pratiques dans les vignes car l’objectif est de restituer au mieux le caractère des sols, le Terroir. Une fois de beaux raisins rentrés en cave (le socle incontournable !), les fermentations sont réalisées grâce aux levures indigènes et Mathilde pratique une approche minimaliste en terme d’interventions, avec des élevages délicats qui combinent cuves, foudres et fûts. Dans la même logique, les vins ne reçoivent des sulfites que si c’est nécessaire.
Le résultat est plus que prometteur : les vins sont ciselés, délicats et profonds à la fois. Ils restituent à merveille l’énergie du Terroir et également celle de Mathilde !
Un jeune domaine à suivre et de superbes Chenin dont vous nous direz des nouvelles.